Communiqué de presse - Une plainte de 10 millions de dollars dénonçant la publicité de l’Association canadienne du gaz

September 27, 2022

Une plainte de 10 millions de dollars dénonçant la publicité de l’Association canadienne du gaz est déposée aujourd’hui auprès du Bureau de la concurrence par des médecins, des infirmières et des défenseurs de la santé publique canadiens

Le groupe de pression de l’industrie pour Enbridge, ATCO, Fortis et Énergir est accusé d’écoblanchiment

OTTAWA, TORONTO, MONTRÉAL, VANCOUVER, le 27 septembre 2022 – Un groupe canadien de médecins, d’infirmières et de défenseurs de la santé publique a déposé aujourd’hui une plainte pour écoblanchiment demandant au Bureau de la concurrence d’enquêter sur la publicité de l’Association canadienne du gaz (ACG).

La plainte porte sur la campagne publicitaire de l’ACG intitulée Fuelling Canada, qui présente le gaz naturel comme étant écologique, « propre », abordable et faisant partie d’un avenir énergétique durable. L’ACG se présente comme le porte-parole de l’industrie canadienne de la distribution du gaz naturel. Elle compte parmi ses membres Enbridge, Fortis, Énergir, TC Energy, Heritage Gas et Epcor, entre autres.

Les plaignants demandent au Bureau de la concurrence d’enquêter pour déterminer si les représentations de l’ACG sont fausses et trompeuses. Si tel est le cas, les requérants demandent l’imposition d’une amende de 10 millions de dollars et la rétractation des déclarations de l’ACG. Les plaignants sont soutenus par l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et ils sont : Dre Melissa Lem, Dre Ulrike Meyer, Dre Geneviève Ferdais, Jacqueline Avanthay Strus, infirmière, Dre Leah Temper, Ph.D., et Melissa Daniels, infirmière de formation et militante autochtone pour l’environnement.

Selon la plaignante, Dre Ulrike Meyer, « le gaz est un combustible fossile dangereux qui est responsable d’émissions massives de gaz à effet de serre et constitue une source primaire de pollution atmosphérique au Canada. Le gaz fossile pollue à chaque étape de son cycle de vie, de l’extraction au raffinage jusqu’à la combustion dans les foyers. En tant que médecin dans la région de fracturation du nord-est de la Colombie-Britannique, je suis témoin de taux élevés de maladies inexpliquées dans ma pratique et je me sens obligée d’informer les Canadiens sur les risques du gaz pour la santé. »

La plainte s’appuie sur la littérature scientifique pour démontrer comment les émissions de carbone du gaz naturel sont comparables à celles des combustibles fossiles comme le charbon et comment l’extraction et la production de gaz naturel polluent l’air et contaminent les sources d’eau locales. La plainte apporte également la preuve que les appareils à gaz sont à l’origine de la pollution de l’air intérieur et présentent un risque grave pour la santé, notamment pour la santé respiratoire des enfants. Ce ne sont pas là les attributs d’un combustible « propre », c’est-à-dire « exempt de pollution ».

La plainte fait valoir que les affirmations de l’ACG selon lesquelles le gaz est « naturellement abordable » et moins cher que d’autres systèmes énergétiques domestiques sont également fausses et trompeuses. Selon un rapport publié en 2022 par Ressources naturelles Canada, le gaz est moins abordable que les pompes à chaleur à faible teneur en carbone. En raison des politiques climatiques, les compagnies de gaz devront également soit adopter des technologies coûteuses de réduction des émissions, comme le gaz naturel renouvelable, soit payer le prix croissant du carbone, comme le reconnaît une étude de l’ACG. Pourtant, l’ACG ne mentionne pas cette augmentation de prix prévue aux clients potentiels lorsqu’elle fait ses déclarations d’accessibilité financière.

Ces preuves font craindre que les représentations puissent convaincre une famille d’installer un système énergétique au gaz parce qu’elle le croit « propre » et « abordable », mais qu’elle soit obligée de vivre avec un pollueur dangereux et de payer des prix du gaz volatils et croissants pendant les 25 ans de vie du système. Les ménages à faibles revenus seront les plus touchés.

Les organismes de protection des consommateurs du monde entier sévissent contre l’écoblanchiment des entreprises de combustibles fossiles. En 2017, l’autorité néerlandaise du code de la publicité a statué que Shell et Exxon ne pouvaient pas décrire le gaz naturel comme le combustible fossile le plus propre, affirmant que « la suggestion que les combustibles fossiles peuvent être « propres » – en ce sens qu’ils ne causent pas de dommages environnementaux – est incorrecte. »

« Les entreprises de combustibles fossiles et leurs associations industrielles ont systématiquement trompé le public sur leurs engagements climatiques et leurs références vertes pour augmenter leurs profits, étendre les infrastructures de combustibles fossiles et retarder le passage à une économie nette zéro. L’année dernière, mes patients de la côte ouest en ont fait les frais pendant le dôme de chaleur mortel, la fumée des feux de forêt et les inondations catastrophiques qui ont tué des centaines de personnes. Nous ne pouvons pas nous permettre de mettre en danger la santé des Canadiens et de la planète en laissant cette situation perdurer », déclare la Dre Lem.

Le Bureau de la concurrence est un organisme de surveillance fédéral chargé de protéger les consommateurs canadiens contre les entreprises qui font des déclarations trompeuses ou fausses. Le 20 septembre, le Bureau de la concurrence a tenu un sommet sur la concurrence et la croissance verte, où la lutte contre l’écoblanchiment était à l’ordre du jour. Récemment, le Bureau de la concurrence a demandé au public de se méfier de l’écoblanchiment après une décision de 3 millions de dollars contre Keurig pour des publicités trompeuses sur la recyclabilité de ses dosettes de café.

Leah Temper, directrice de la campagne Les publicités sur les combustibles fossiles nous rendent malades, déclare : « De même que les fabricants de tabac annonçaient que les cigarettes étaient bonnes pour la gorge, les entreprises de combustibles fossiles s’achètent une licence sociale d’exploitation par le biais de fausses déclarations écologiques. Cela nuit aux entreprises qui offrent des alternatives réellement propres et perpétue l’empoisonnement de notre air et de notre eau et la destruction de notre système climatique. Il est temps que le gouvernement du Canada prenne l’initiative de protéger la population canadienne contre l’exploitation des entreprises de combustibles fossiles. »

CITATIONS :

Melissa Daniels, B.Sc.N., J.D., déclare : « Les investissements massifs de l’industrie dans des campagnes de blanchiment écologique tout en continuant à polluer nos terres et nos eaux sont une violation de nos droits autochtones et de notre souveraineté issus de traités, et la raison pour laquelle nous avons besoin de réglementations plus strictes pour arrêter la propagation de la désinformation. La propagande de l’industrie gazière, notamment l’affirmation selon laquelle le gaz est « propre », est un mensonge écologiste. Les peuples autochtones sont parfaitement conscients que l’industrie tue des animaux, exploite notre peuple, empoisonne l’eau et est préjudiciable à la fois pour nous et pour l’environnement. »

Jack Avanthay Strus, infirmière, déclare : « Les femmes, les enfants, les personnes âgées et les communautés racialisées, à faible revenu et autochtones sont les plus touchés par la pollution de l’industrie des combustibles fossiles et sont également les plus susceptibles d’être affectés par la fluctuation des prix du gaz. Elles méritent des informations précises afin de pouvoir faire des choix éclairés pour elles-mêmes et leurs familles. »

Dre Geneviève Ferdais, M.D., déclare : « En tant que mère de trois enfants et médecin de famille, je constate chaque jour à quel point mes patients, les professionnels de la santé et les citoyens en général connaissent peu ou pas les dangers de la combustion du gaz naturel à domicile, ni ses impacts sur la crise climatique. Cette désinformation contribue à un problème majeur de santé publique. »

LES PLAIGNANTS COMPRENNENT :

Dre Melissa Lem, M.D., est médecin de famille à Vancouver, présidente élue de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement et professeur adjoint de clinique à la University of British Columbia.

Dre Ulrike Meyer, M.D., est médecin de famille à Dawson Creek, en Colombie-Britannique, et membre du comité de la Colombie-Britannique de l’Association canadienne des médecins pour l’environnement.

Jacqueline/Jack Avanthay Strus, infirmière, M.Sc.N., Ph.D.(c), est présidente de l’Association canadienne des infirmières et infirmiers pour l’environnement et professeur à l’École des sciences infirmières et de la santé de l’Université de Saint-Boniface. Son expertise porte sur les inégalités de santé liées au climat, la justice sociale et les déterminants écologiques de la santé.

Dre Geneviève Ferdais, M.D., est médecin de famille à Montréal, Québec. Elle enseigne le travail clinique à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Elle est membre du conseil d’administration de la GMF-R Clinique Médicale du Sud-Ouest à Montréal et également membre de For Our Kids Montreal, un organisme bénévole de défense du climat.

Leah Temper, Ph.D., est directrice de la campagne Les publicités sur les combustibles fossiles nous rendent malades à l’Association canadienne des médecins pour l’environnement.

Melissa Daniels, infirmière, B.Sc.N., est membre de la Première nation Athabasca Chipewyan et travaille au programme des substances toxiques de l’ACME. Elle a une formation en soins infirmiers et en droit et défend depuis longtemps la justice environnementale et sociale.

L’Association canadienne des médecins pour l’environnement (ACME) est un organisme sans but lucratif qui s’efforce d’assurer la santé humaine en protégeant la planète. Depuis sa fondation en 1994, le travail de l’ACME a permis de remporter d’importantes victoires politiques en collaboration avec de nombreux partenaires des mouvements pour l’environnement et la santé. D’un océan à l’autre, l’organisation est présente dans tout le pays avec des comités régionaux actifs dans la plupart des provinces et tous les territoires.

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Contact média :
Pamela Daoust
Directrice nationale des communications
Association canadienne des médecins pour l’environnement
647-930-0236 | pamela@cape.ca

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